
Les voitures de collection font toujours rêver
C’est le principal enseignement des résultats de l’enquête en ligne que le salon Rétromobile a mené en janvier dernier auprès d’un panel représentatif de 4 406 personnes abonnées à sa newsletter. Cette étude dresse le portrait du collectionneur français, de ses appétences et de ses attentes. Malgré la pandémie qui a conduit à annuler quasiment tous les événements – salons et sorties de clubs - et à restreindre l’usage de son véhicule, l’engouement pour les voitures de collection ne se dément pas.
Personne ne s’étonnera que la moyenne d’âge du collectionneur français soit de 61 ans. Elle avoisine les 55 ans pour l’achat d’un véhicule neuf. Notre collectionneur est aussi à 97 % un homme. L’enquête ne le dit pas mais on peut s’en rendre compte lors des événements, la voiture de collection est souvent une passion partagée avec les autres membres de la famille.
Le passionné de voitures de collection mérite le qualificatif de collectionneur. Leur passion n’est pas exclusive puisque si les collectionneurs qui ne possèdent qu’un seul véhicule sont les plus nombreux à 26 %, la proportion de ceux qui possèdent au moins deux voitures atteint 51 %. Ils sont 17 % à détenir deux véhicules ; 11 % à en posséder trois ; 12 % à en avoir plus de cinq.
Par contre, le comportement d’achat évolue
Il faut sans doute y voir l’influence prise par les nouveaux systèmes d’information et les réseaux sociaux : 34 % des achats sont réalisés auprès d’un particulier via des petites annonces en ligne.
Le bouche-à-oreille arrive en deuxième position avec 31 %.
La sphère amicale et le réseau restent plébiscités pour acheter un véhicule de collection. Avec 23 %, le professionnel marchand ayant pignon sur rue arrive en troisième place.
Les collectionneurs ne sont que 19 % à avoir acquis leur véhicule via l’annonce d’un particulier parue dans la presse. Sans doute faut-il y voir la baisse d’audience des magazines spécialisés ?
Il y a trente ans, ce canal d’achat serait, à coup sûr, arrivé dans les premières positions. Enfin, les nouveaux acteurs présents uniquement sur le digital peinent encore à convaincre. Ce canal ne représente que 10 % des achats.
Il faut sans doute que la confiance s’instaure avant que les clients ne fassent la démarche d’acheter à un professionnel qui n’a pas de lieu physique de vente. Tous les acteurs affûtent leurs armes car l’enquête met en lumière l’appétit des collectionneurs. Cela n’a pas changé par rapport à 2020, une personne interrogée sur cinq envisage de revendre son véhicule.
Rassurez-vous, ce n’est pas pour changer de centre d’intérêt mais à 63 % pour changer de modèle. Pour 21 % d’entre eux, c’est un problème de place qui conduit à se séparer de son véhicule. Autre signe de nature à rassurer sur les ressorts de la passion : l’opportunité de réaliser une plus-value n’intervient que dans 7 % des cas.
Les youngtimers ont la cote
Dans l’autre sens, plus d’une personne sur deux envisage l’acquisition d’un véhicule de collection en 2021. Cela traduit une légère baisse par rapport à l’an dernier où deux personnes sur trois s’avouaient prêts à effectuer un achat.
L’enquête menée par le salon Rétromobile met en lumière une nette préférence (56 %) des collectionneurs pour les voitures des années 1960 à 1980. Ce sont, pour une large part, les modèles qui ont fait rêver dans leur enfance les actifs d’aujourd’hui. Les modèles de la période d’après-guerre (jusqu’à la fin des années 1950) amorcent leur déclin. Elles ont perdu un point en un an et ne représentent plus que 19 % des époques préférées. Quant aux youngtimers, ces voitures des années 1980-1990, elles ont le vent en poupe. Le phénomène générationnel explique l’engouement pour les modèles plus récents. Leur part progresse de deux points à 16 % en 2021.
Enfin, nous avons conservé le meilleur pour la fin.
Quelles sont les marques préférées des collectionneurs français ?
Les constructeurs de voitures de sport reviennent le plus souvent. Trois d’entre eux figurent dans le top 5. La preuve que les Français sont attachés à l’histoire industrielle de leur pays et au patrimoine tricolore, deux marques françaises sont aussi dans le top 5.
Porsche devance Citroën d’une courte tête (12 % contre 11 %).
Jaguar accède à la troisième marche du podium, cité dans 7 % des cas, devant Alfa Romeo (6 %).
Peugeot arrive en cinquième position. A noter que trois des cinq marques appartiennent désormais au groupe franco-italien Stellantis.